Sans titre

L’envers du « Japanese only »

Sujet plus que sensible mais dorénavant nécessaire à aborder.  Avec les frontières ne cessant de subir cette pression d’ouvrir doucement mais sûrement, allons-nous gentiment conclure un chapitre particulier durant lequel le Japon fut tout simplement inaccessible ? Avec une excursion lointaine semblant (j’espère) bientôt possible que fantastique, il nous devient plus naturel de songer à un voyage au pays du soleil levant, mais aussi aux éventuels aléas venant avec. Pour ces derniers, il suffit de nous promener sur quelques forums dédiés aux voyageurs pour se rendre compte que les actes déplacés de la part des nippons envers les étrangers sont un point redondant. De plus, je dois admettre que ce thème devient récurrent avec ma clientèle qui semble tout autant fascinée que soudainement inquiète d’un premier voyage. Probablement, avec l’aspect plus tangible d’un passeport qu’on confie à un aéroport après un long confort dans l’impossibilité de voyager, il est normal de nous questionner sur ce qui pourrait ne pas bien se passer. La réalité du monde de demain nous apporte des réjouissances, mais aussi des inquiétudes comme très justement un acte discriminatoire qu’on pourrait subir (ou faire subir involontairement) dans un pays étranger.

Avant de continuer, je souhaite partager cette comparaison touchante racontée par un proche : ce trac que nous ressentons actuellement au niveau mondial est très similaire aux palpitations que nous ressentons quand nous retrouvons un conjoint ou un vieil ami après une longue séparation. Nous nous réjouissons de pouvoir être réunis à nouveau, mais pour des raisons humaines dont les mots nous manquent, nous avons soudainement la boule au ventre. Après avoir fantasmé longtemps sur ce que nos relations ou notre humanité pourraient devenir, nous craignons subitement de ne pas être à la hauteur ou d’être déçu par une réalité autre. Même s’il m’est difficile de réduire ce stress en me penchant sur une thématique qui met en avant un aspect négatif du Japon, l’objectif principal de mon article est justement de vous pousser à faire le grand saut malgré tout. Peut-être que ça se passera comme vous l’avez espéré, peut-être que non, mais vous auriez au moins le mérite d’avoir fait le premier pas vers ce pays dont ses tendances renfermées font souvent parler de lui.

En plus d’être sensible comme mentionné plus haut, le sujet est d’une extrême complexité. Nous avons pour habitude de donner une définition très claire et courte au terme « racisme » mais nous nous rendons aussi compte qu’elle peut prendre plusieurs formes selon les cultures et leurs individus.  D’une part, nous avons des personnes qui ont très clairement des aprioris négatives sur nos différences. Mais d’un autre côté, certains ont aussi des fantasmes poussés pouvant être dérangeants. Pour souligner cette dernière partie, je pense notamment aux préjugés allant de pair avec « la discrimination positive » comme assumer une aisance en mathématique de la part des asiatiques, ou encore la « fièvre jaune » qui tend à sexualiser indécemment notre exotisme. Et la problématique inversée existe autant avec, pour ne citer qu’un exemple, les Gaijin Hunters qui sont des japonais/es ayant une fascination pour les étrangers, et dont certains en ont harcelé plus d’un/e. Cet éclaircissement semblait nécessaire pour souligner que, même si les deux approches semblent différentes, il en résulte souvent un mal-être de la victime appartenant à l’ethnicité concernée.

Cependant, je me dois de préciser qu’il serait titanesque pour moi d’aborder toutes les formes de ségrégations ethniques qui existent au Japon comme les tensions entre voisins avec la Corée et la Chine, ou celle faite aux minorités aborigènes comme les Aïnus ou les Ryuukuuains, ou encore les préjugés que subissent les métissés. Bien qu’il me semble contradictoire d’aborder cette thématique en discriminant d’emblée des catégories, il m’est indispensable de n’en choisir qu’une si je souhaite terminer cet article avant ma retraite. Car aujourd’hui, c’est surtout sur le « Japanese Only » adressé aux non-japonais que je souhaite me pencher de manière purement subjective avec mon expérience personnelle. Et cela en tant que personne issue des deux mondes : Celui d’ici et là-bas.

Que ce soit à l’entrée d’un lieu de restauration, bains publics ou un centre d’arcade, les voyageurs ayant vu une pancarte sur laquelle il est affiché clairement « Japanese Only » sont finalement très rares. En ce qui s’agît de se faire verbalement refuser l’accès de la part d’un tenancier qui prétend ne servir que des locaux, l’occurrence devient bien plus courante mais tout de même une petite moyenne d’une ou deux fois sur un séjour de deux semaines. Suite en passant, je peux moi-même vous confirmer que ce genre de propos existe pour la simple et bonne raison que ma petite personne ne passe pas tout le temps pour japonaise au pays. Cependant, même s’il m’est arrivé de crier mon désarroi la première fois qu’on m’a adressé cette phrase, je décevrais probablement nombreux en avouant que je clarifie dorénavant mes origines à la réception et profite de services semblant exclusifs. Pour ma défense, cette nonchalance m’a permis de pouvoir mieux comprendre pourquoi certaines adresses se rendent coupable d’un tel acte, et qu’en fait, le terme Japanese Only n’est pas tout le temps motivé par un racisme pur et dur. Et veut simplement signifier « on ne sert qu’EN japonais » et pas « qu’AUX japonais ». Grosse nuance !

J’en profite pour éclaircir un point important : même si le sujet de l’article met en avant une forme de discrimination au Japon, il faut souligner que tous les Japonais ne sont pas du même avis face aux étrangers. Certains ont une forme de crainte voire de haine, d’autres de curiosité se muant en admiration, et il y a surtout une grande majorité qui est simplement indifférente. Comme toute discussion autour d’un thème délicat, il ne faut jamais faire de généralités. Néanmoins, si vous demandez à un Japonais s’il a des aprioris face à un étranger, il y a une grande probabilité qu’il vous partage son appréhension concernant la barrière linguistique. Ce n’est qu’une opinion personnelle, mais la confusion face à une langue étrangère est une peur propre à l’humain, et non à une culture seule. Et il arrive que certains établissements ne souhaitent pas prendre de risques en accueillant un client avec qui il sera difficile de communiquer en cas de problèmes. En sus, les Japonais sont rassurés par les voyageurs ayant relevé le défi d’apprendre la langue japonaise car la maitrise de cette langue passe aussi par l’apprentissage de certains codes culturels concernant les comportements à avoir. Afin d’approfondir ce point, je vous invite à lire, ou relire, mon ancien article « Le principe de la langue japonaise ».

Durant un voyage en 2018, j’ai justement fait face à un serveur m’ayant murmuré un « Japanese only » gêné à l’entrée d’un restaurant. Après lui avoir répondu « Il me va de parler en japonais. – 日本語で大丈夫です。 », il s’est égayé et m’a accompagné vers une place. Même s’il a deviné mes racines étrangères quand je lui ai demandé de me traduire quelques termes rares sur le menu, le jeune homme m’a très jovialement guidé dans mes choix. D’ailleurs, pendant que je savourais mes plats qui m’ont été conseillés avec attention, une autre personne d’ethnicité étrangère, mais parlant parfaitement japonais, fut installé à une table non loin de moi. Pour faire simple, le « Japanese only » est un terme, certes maladroit, qui annonce que l’établissement n’est pas formé pour servir en langue étrangère.

Cependant, il serait trop facile d’abroger ce thème avec cette note rassurante car malheureusement, il existe des établissements concernés par une autre réalité derrière l’excuse linguistique. En comparaison à mon anecdote précédente, il m’est arrivé de rentrer dans un café lambda où on m’a assis directement à une table (et je me permets de vous rappeler que c’est cela la norme, et le fait d’être refusé à l’entrée est assez exceptionnel). J’admets que l’établissement me semblait bruyant en y entrant, mais j’ai tout de suite compris qu’il s’agissait d’une dame anglophone hurlant sur une serveuse. En résumé, les prix affichés au Japon n’inclut pas constamment la taxe sur la valeur ajoutée, et celle-ci peut être calculée sur l’addition finale. Madame, ne connaissant probablement pas ce système, accusait d’escroquerie la pauvre employée qui n’avait malheureusement pas le niveau d’anglais nécessaire pour une querelle et murmurait juste des « No, no, no… ». Après un instant d’hésitation trop long, je me suis enfin levée pour voir si je pouvais intervenir, mais la cliente lança ses pièces au sol et s’en alla en tapant du pied. Bien que j’aie aidé la serveuse à ramasser le nécessaire, ne pas m’être impliquée plus vite reste un de mes souvenirs les plus amers dans mon pays d’origine. Et ce qui me reste le plus en travers de la gorge, c’est ce sentiment d’impuissance si le café songe à aborder dorénavant la phrase « Japanese only » pour éviter une situation similaire.

Quand il s’agît d’aborder une problématique, j’essaie toujours de partir du principe que rien n’est blanc ou noir, et que deux fautifs ne font jamais un juste. En tant que métissée, je suis souvent scandalisée par l’aspect immoral de certains japonais à se renfermer sur eux-mêmes, mais je suis tout autant frustrée par quelques occidentaux qui les poussent à être ainsi. Parmi les cas les plus flagrants, il y avait ce garçon suisse m’ayant confié fièrement que Disneyland Tokyo est le meilleur parc d’attraction au monde grâce aux japonais dociles qui ne disaient rien quand lui et ses amis sautaient les files d’attente. Toutes mes pensées allaient vers Mickey Mouse qui s’est sûrement réfugié derrière son château pour pleurer ces princes irrespectueux qui n’avaient rien de charmant. Et soudainement, j’avais aussi cette crainte que la mascotte se comporte en grand méchant de la franchise en refusant les non-japonais à la billetterie. Bien que cela soit peu probable pour une marque si internationale, nous comprenons tout de même que derrière un « Japanese only », il y a possiblement un étranger qui a eu un comportement inadéquat et un japonais qui impose une punition collective démesurée.

Parlant de punition collective, le scandale de l’équipe de foot Urawa Reds de Saitama montre que ce genre de décision peut entraîner des répercussions très négatives sur les Japonais aussi. En effet, le 8 mars 2014, une minorité des supporters affichèrent une banderole affirmant un « Japanese only » à l’entrée d’une tribune. La J-League ayant eu bruit de cette affaire, et inquiète pour l’image du football japonais, décida de punir l’équipe et tous ses supporters par un match le 26 mars dont l’accès fut fermé au public. En résumé, personne n’y gagne avec un « Japanese only », que ce soient les Japonais ou les étrangers.

En conclusion, même si je trouve profondément regrettable qu’une destination aussi enrichissante que le Japon puisse venir avec cet aléa, je veux tout de même insister que les belles expériences qu’on peut y vivre contrebalancent cette possible mésaventure. Et si par malheur il vous arrive d’y faire face, vous pouvez tenter de comprendre le pourquoi du comment et de négocier votre entrée, mais je vous invite vivement à ne pas envenimer la situation car cela ne fera que réconforter un tenancier dans son esprit fermé. Si le ton monte, vous ne serez qu’un étranger parmi d’autres qui s’est mal comporté du point du vue de la gérance qui s’en contrefiche d’être coupable de délit de faciès. Et même si vous parvenez à avoir le dernier mot et être accueilli, les services que vous recevrez auront un goût de victoire amère et il ne subsistera aucune garantie que l’établissement change sa politique. C’est encore une opinion personnelle, mais il y a des batailles et des adversaires qui ne méritent pas votre temps ou attention. En contrepartie, les Japonais souhaitant vous accueillir avec un grand sourire sont finalement bien plus nombreux, et je serai vraiment ravie si vous soutenez ces adresses qui attendent impatiemment votre retour ! Et c’est mon souhait personnel, mais en vous voyant échanger jovialement avec des locaux euphoriques de vous revoir, peut-être que ces gérants, dont je ne souhaite pas dénigrer leurs blessures du passé pour autant, songeront peut-être à redonner une seconde chance.

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Ce que j’en pense finalement :

 

Il va sans dire que je suis fermement opposée au « Japanese only ». Cependant, il m’est arrivé que mes pensées deviennent confuses durant une soirée à Tokyo il y a plus de quatre ans. Après avoir trainé mon conjoint (blanc de chez blanc) dans une discothèque du quartier de Shibuya fameux pour sa vie nocturne, nous nous sommes retrouvés coincés à 3h du matin sans pouvoir rentrer à notre hôtel à Asakusa. Petite précision qui fascine un tantinet, mais dans la grande mégapole de Tokyo, il n’y a pas de transports publics la nuit ! Un autre petit éclaircissement : il ne fait pas chaud dans la capitale en février ! Après avoir vérifié que notre train ne partira qu’à 5h30, nous avons décidé de nous réfugier du froid dans un izakaya (bar traditionnel) ouvert toute la nuit.

Aussitôt la porte coulissante ouverte, un gérant qui ressemble à une caricature stéréotypée de son métier nous aperçut avec des yeux horrifiés, et avança vers nous avec une démarche précipitée de Godzilla. En voyant la chose venir, j’ai tout de suite hurlé un « On est deux ! – 二人です! » en affichant deux doigts sur ma main droite. Ironie de l’histoire, ma main faisait un signe de la paix avec mes phalanges levées. Le monsieur, choqué que je parle finalement la langue locale, dévisagea mon homme avec hésitation mais lâcha un « Allez sur le comptoir. – カウンター席で。». Terrorisée, je tirai mon homme par le bras et nous commandions quelques plats très rapidement.

Quand la commande fut servie, l’entrée coulissante s’ouvrit à nouveau pour laisser entrer quatre occidentaux. Le gérant, encore avec sa démarche de Kaijuu furtif, courra vers eux en hurlant « OUT ! JAPANESE ONLY ! ». Entre-temps, ma tête n’arrivait pas à faire de l’ordre entre l’immoralité de l’établissement, mon ventre qui gargouillait, et l’attitude contradictoire de mon homme qui me tendait des assiettes en vantant le tout comme l’une des meilleures choses qu’il ait mangé de sa vie. Bien évidemment, le groupe aux traits caucasiens choqué face à tant d’agressivité rebroussa chemin et j’avais sincèrement envie de les suivre. Cependant, un autre client lâcha un « Chef, ça va ?  – 店長、大丈夫ですか? » et le gérant répondit « Je ne les laisserai pas saccager mon établissement comme l’autre fois. – この前みたいに店をグチャグチャにされるもんか。 ». Aussi exagéré que cela puisse sembler, je me souviens avoir vécu cet instant comme un épisode où quelque chose s’est brisé dans ma perception des choses. Soudainement, face à cette vague de stress et informations, j’avais l’esprit engourdi.

En pensant que mes idées seront plus claires en ayant moins faim, je tendis mécaniquement ma main vers une brochette de Tsukuné, et pour mon plus grand embarras, les petites boulettes de viande étaient particulièrement délicieuses. Et bien que j’aie un peu honte de cette comparaison ringarde, il y avait autant d’attention dans ce plat que dans mes créations. Finalement, même si nous sommes deux individus complétement différents, ce gérant et moi aimons ce que nous faisons. Et ce bar-Izakaya lui est aussi précieux que Midnight Blossom l’est pour moi. Jusqu’à présent, j’ai eu la chance que personne ne vienne saccager mon travail, mais je me suis mise à me questionner s’il y avait une facette de moi-même que j’ignore au-delà d’un événement dévastateur. Et surtout, quelle version de lui-même était ce tenancier avant cet incident qui fut certainement « la fois de trop » et dont j’ignore les détails ?  Entre mon empathie de commerçante et mon désarroi face à des personnes ségrégationnistes, mais aussi une colère venant de ma moitié occidentale jugée à tort et ma fatigue venant de mon autre moitié japonaise, je ne savais plus vraiment où je devais me situer.  Enfin bref, j’étais encore là dans ce bar à déguster d’autres mets en me demandant encore ce qu’il s’est passé dans cet établissement pour que le gérant devienne ce qu’il est aujourd’hui. Cependant, je ne cache pas que j’avais aussi un sentiment d’inquiétude s’il fait face à un étranger qui deviendra colérique voire violent à cause d’un refus. Et que l’établissement devienne encore plus renfermé en conséquence. En songeant à cette possibilité, je me souvenais enfin que personne ne gagne derrière un « Japanese only » et je ne pourrai jamais cautionner cet acte. Et cela malgré toute mon empathie.

Après avoir bien mangé et réglé l’addition, le gérant me remercia avec un sourire sincère mais ignora mon conjoint. Parlant de ce dernier, je m’excusai de l’avoir mis dans cette situation oppressante, mais il me rassura en insistant que les plats étaient vraiment savoureux. Il faut noter que même au cœur d’une apocalypse, cet homme sera serein tant qu’il mange bien. Et d’ailleurs, c’est lui-même qui a proposé d’y retourner lors d’un prochain voyage ! En me demandant ce qui m’est passé par la tête de dire « oui », j’ai fini à cette même porte face à ce même gérant scandalisé. Néanmoins, il scruta un peu mon visage et demanda « Le comptoir comme l’année passée, ça vous va ? – 去年と同じくカウンター席で良いか?». J’admets que j’étais assez ébahie qu’il se souvienne de nous, mais j’avais aussi le pressentiment que c’est parce qu’il n’a pas accepté beaucoup de touristes depuis. Durant le repas, c’est justement mon bonhomme, dont ses bases de japonais se sont nettement solidifiées, qui prit la peine de commander les quelques plats dont cela nous a fait plaisir de retrouver autant d’amour dedans. Cette fois-ci, le gérant inclut aussi mon partenaire dans ses remerciements au moment de régler. Comme cela fait trois ans que nous n’y sommes plus retournés, j’ignore si ce bar est encore ouvert ou toujours sélectif, mais nous avons au moins le souvenir qu’il a ouvert ses portes à un étranger (et demie). C’est moindre, mais cela reste une toute petite victoire.

A nouveau, il était probablement risqué pour moi d’aborder ce sujet pour la simple et bonne raison qu’il persiste un sentiment d’être prise entre deux chaises. J’ai une pensée sincère envers les personnes de ma communauté occidentale ayant subi cette discrimination blessante, mais je n’ai pas non plus le courage de dénigrer les expériences parfois traumatisantes qu’ont subi mes compatriotes japonais. Et pour l’instant, je ne vois pas d’autres solutions que de laisser le temps panser certaines blessures que nous nous sommes infligés mutuellement. J’espère seulement que le jour où l’accès vers le Japon s’ouvrira à nouveau, nous saurions saisir cette nouvelle chance pour nous souvenir qu’il est précieux de pouvoir échanger entre nos cultures. Finalement, cette frontière entre nos deux mondes est un mur que nous avons construit bien avant cette pandémie.

 

Et pour celle-ci, il n’appartiendra qu’à nous tous de la faire tomber.